Rédigé par Nicolas Laporterie | Temps de lecture : 3 minutes
Le chauffage représente plus de 2/3 des consommations d’énergie en France. Vivre dans un bâtiment basse consommation n’est donc plus un luxe, mais une économie. Afin de rationaliser les dépenses, le Diagnostic de performance énergétique (DPE), l’audit énergétique et le bilan thermique permettent d’évaluer la consommation énergétique d’un logement. Mais quelles sont les différences entre ces dispositifs ?
Dans un contexte de raréfaction de l’énergie fossile et de réchauffement climatique, maîtriser la consommation d’énergie au quotidien est devenu un enjeu économique majeur. Dans cette perspective, les réglementations en vigueur dans le secteur de l’immobilier exigent un DPE pour la vente ou la location d’un logement. Cela permet aux futurs locataires ou acquéreurs d’estimer leurs dépenses en énergie en occupant le logement.
Vu son importance, le DPE doit être mené par un professionnel certifié et respecter certains critères. Il décrit en effet les caractéristiques du bien immobilier : les matériaux, la surface, le type de sol, les murs, les fenêtres… Il tient également compte du type de chauffage, de l’éclairage, de la production d’eau chaude, du refroidissement, des dispositifs de ventilation ...
Le DPE donne également une estimation de la consommation énergétique à partir des factures de gaz et d’électricité. Sans oublier l’évaluation de la quantité d'émissions de gaz à effet de serre. Le professionnel classifie à partir de ces données le bien immobilier avec une étiquette énergie et une étiquette climat.
Le propriétaire du bâtiment ou du logement a l’obligation de présenter le DPE à l’acquéreur ou au futur locataire avant la signature du contrat. Grâce à ce document, ces derniers peuvent estimer leur consommation annuelle d’énergie. Certains éléments du DPE, notamment la consommation énergétique, doivent même paraître dans l’annonce de vente ou de location du bien immobilier. La durée de validité d’un DPE est de dix ans, à l’exception des DPE réalisés avant le 30 juin 2021.
L’audit énergétique donne des recommandations sur les points à améliorer dans le cadre d’une rénovation afin de réduire la consommation énergétique du bien immobilier.
L’audit énergétique est une revue détaillée de la performance énergétique d’un bien immobilier. Il évalue avec précision la dépense en énergie du logement. Dans la pratique, il s’agit d’un bilan thermique qui consiste à passer au crible l’isolation, le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire.
Dans l'audit énergétique, on retrouve ainsi un bilan avant travaux comportant :
Contrairement au DPE, l’audit énergétique comporte des recommandations de l’auditeur préconisant les travaux à faire afin de réduire les dépenses. Il permet ainsi de faire le rapport entre le coût des travaux et les gains financiers. Malgré les recommandations, les travaux ne sont pas obligatoires.
L'audit établit ainsi différents scénarios d'amélioration de l'habitat, du moins au plus ambitieux, avec à chaque fois bilan énergétique, chiffrage des coûts et estimation de la consommation...
A priori, l’audit énergétique n’est pas obligatoire. Pourtant, depuis le 1er janvier 2022, la loi « Climat et Résilience » oblige les propriétaires d’une maison ou d’un immeuble en monopropriété de classe F ou G selon le DPE à présenter ce document pour toute vente. Dans ce cas, il s’agit d’un audit énergétique réglementaire.
Les biens immobiliers en question sont en effet considérés comme des passoires énergétiques. L’audit prévient donc les acquéreurs quant au coût des travaux de rénovation pour les conformer aux réglementations en vigueur.
L’audit énergétique règlementaire est également obligatoire pour les copropriétés de 50 lots et plus dédiées à l’habitation.
Pour des travaux de rénovation, l'audit n'est pas obligatoire. En revanche, si vous souhaitez obtenir certaines aides, il peut s'avérer nécessaire. C'est notamment le cas pour les aides régionales ou les bonus de maprimerenov'.
Le bilan thermique est une étude plus poussée menée par un thermicien et non un diagnostiqueur comme c'est le cas pour les 2 cas précédents. Il identifie les déperditions d’énergie et procède au dimensionnement des travaux à réaliser avec leur chiffrage.
Le bilan thermique consiste à déterminer avec précision la performance énergétique, en insistant particulièrement sur les points faibles du logement. Le chauffage et la production d’eau chaude, le vitrage, le sol, la toiture, la ventilation et l’orientation du bien immobilier sont scrutés à la loupe. Cela permet d’identifier les sources de déperditions de chaleur et d’analyser la consommation d’énergie.
Selon les besoins, les professionnels font appel à la thermographie infrarouge ou au test d’étanchéité afin de ne rien laisser au hasard.
Après analyse, le professionnel remet un rapport détaillé avec des recommandations et surtout, une planification des travaux. Il est effectivement important de hiérarchiser les tâches afin de réduire rapidement la consommation en énergie.
Contrairement au DPE, et parfois à l’audit énergétique, le bilan thermique ne s’inscrit pas dans la perspective d’une vente ou d’une location. C’est plutôt une logique d’économie d’énergie.
Cependant, en menant les travaux préconisés par le professionnel, le propriétaire a l’occasion de conformer le bien immobilier aux réglementations en vigueur. Il fait donc un investissement sur le long terme puisque la rénovation accroit la valeur du logement.
POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE SUJET :