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Dilemme du gouvernement sur les passoires thermiques

Rédigé par Nicolas Laporterie | Le 11 octobre 2023

Passoires thermiques

Face à une crise du logement de plus en plus préoccupante, le gouvernement se trouve dos au mur avec la menace supplémentaire de voir des millions de logements soustraits du marché de la location à cause de l'interdiction de louer des passoires thermiques classées G à partir de 2025.

Une crise du logement qui tombe mal

C'est pas de chance pour le gouvernement. La hausse brutale des taux d'intérêt depuis plus d'un an et l'inflation générale des prix ont fortement amoindri le pouvoir d'achat immobilier des ménages.

Résultat, le marché de la location se tend car de moins en moins de personnes peuvent accéder au crédit. Ceci est d'autant plus vrai que le nombre de logements construits chaque année est insuffisant pour répondre à la demande, et ce depuis plusieurs années déjà.

Au même moment, sous la pression de ses objectifs de transition écologique, l'État presse les propriétaires de réaliser des travaux de rénovation énergétique afin de transformer les passoires thermiques en logements décents. Pour cela, il met en place une interdiction de location des logements dont le DPE est classé G à partir de 2025.

Or, cela concerne des millions de logement ! Comment pourrait-on retirer des millions de logements du marché alors qu'on en manque déjà ?

Des solutions plus bancales les unes que les autres

L'éxecutif se retrouve coincé et sans solution. En réalité, il ne peut clairement pas appliquer son projet initial d'interdiction de location des logements classés G, mais il ne peut l'avouer publiquement sans se dédire de ses engagements climatiques.

Des pistes ont donc commencé à être évoquées, mais aucune n'est réaliste.

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, évoque ainsi quelques semaines plus tôt la possibilité de dérogations « très ciblées et pragmatiques » sans donner plus de précisions. Puis, c'est au tour de Bruno Lemaire, ministre de l’Économie, d'entrer en piste. Celui-ci envisage une possible modification du diagnostic de performance énergétique (DPE) qu'il trouve inadapté aux petites surfaces.

Tout cela ressemble à fort à du bricolage et on se demande bien par quel tour de magie le gouvernement va réussir à se sortir de cette impasse.

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